La pêche, le Brexit et l’Irlande du nord, un onze Brumaire

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En marge de la COP 26 et de son énorme mais assez simple enjeu, la place faite à la pêche artisanale en Manche prend soudain de l’importance. Il est singulier qu’un sujet aussi mineur que complexe, soit soudain au premier plan des relations franco -européo-britanniques.

Délicat le sujet l’est suffisamment pour que dans un souci paresseux les négociateurs du Brexit, aient en phase finale repoussé son règlement à 5 ans.

Les poissons ne reconnaissent pas la territorialité des eaux, les consommateurs en général ne mangent pas les prises venant de leurs eaux et enfin la transformation des ressources halieutiques n’a pas lieu dans l’immédiat Hinterland du port d’attache des bateaux de pêche.

Pourtant, partout il y a une vision romantique du pêcheur, même s’il tue des dauphins, même si la ressource est malmenée ou si les méthodes de travail sont parfois très discutables.

Alors pourquoi ?

Peu d’électeurs directs, un poids économique somme toute modeste et des perspectives limitées pour tout modèle économique de cueillette.

Encore pourquoi ?

C’est dans la tactique de négociation Tory qu’est la réponse. Multiplions les sujets de contentieux, créons-nous des ennemis, ajoutons la mauvaise foi à la duplicité, la xénophobie anti-européenne fera le reste et ajoutera à notre populiste popularité intérieure.

Ce sujet de la pêche est certainement un bien mauvais sujet sur le fond pour des européens (dont les britanniques) qui importent du poisson du reste du monde bien plus que leurs eaux n’en produisent. Mais, il a son mérite, masquer la catastrophe qui se profile en Irlande du Nord.

Madame May disait il y a peu que le Brexit menaçait l’Union de l’Angleterre avec l’Ecosse, le Pays de Galles et l’Irlande du Nord. ; elle a naturellement, pour cette fois, raison.

Mais ne rêvons pas, dès que la Grande Bretagne sera moins vaste, le jeu bien que clarifié ne sera pas plus simple tant que les rêves d’empire qui sont le socle du concept de Global Britain ne seront pas éteints.

Naturellement le Continent, lui, se devra de rester fidèle à une ligne aussi froide que ferme.

A défaut d’amitié ou de partenariat espérons que tout cela restera comme cela doit être : pacifique !

Pierre Brousse

Paris le 2 Novembre 2021

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