Arte – Thema – Chine et Taiwan

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Retrouvez les documentaires consacrés à la Chine et à Taiwan diffusés par ARTE mardi 28 mars dernier.

Les camps, secret du pouvoir chinois (1/2)

Laogai, le goulag chinois

En images d’archives et en dessins, une plongée, nourrie de glaçants témoignages de victimes, au coeur de l’effroyable système concentrationnaire chinois, pivot du pouvoir communiste depuis quatre-vingts ans. 

Instauré par Mao Zedong à la fin des années 1940, c’est un immense enfer invisible, filmé une seule fois clandestinement en 1991 par un ancien prisonnier. En quatre-vingts ans, 50 millions de « contre-révolutionnaires », ennemis de classe et autres « droitiers » – intellectuels, ouvriers, paysans, gardes rouges, étudiants… – sont passés par les camps du laogai (« réforme par le travail »), le système concentrationnaire chinois, et 20 millions y ont péri, exécutés ou morts d’épuisement, de faim ou de désespoir. Instrument de domination érigé en arme de répression massive par Mao, le laogai, constitué de centaines de camps répartis sur tout le territoire, a vocation à écraser toute velléité de contestation, en fournissant, par le travail forcé, une main-d’œuvre gratuite à l’économie du pays. De la première « campagne de rectification » au Grand Bond en avant, les purges se succèdent, avant de culminer avec la révolution culturelle, quand les unités de travail urbaines se transforment en lieu de détention, et les campagnes, en lieu d’exil. Tandis que la menace de déportation pervertit les liens les plus intimes, les familles des détenus sont mises au ban de la société. Une terreur qui survit à son chef…  

Méthodes de déshumanisation 
De la fin de la guerre civile en 1949, quand Mao fixe un quota de contre-révolutionnaires à atteindre (5 millions de personnes), à sa mort en 1976, ce premier épisode retrace les vagues successives de répression qui ont contribué à la mise en place du goulag chinois, dévoilant l’ampleur de ce redoutable système concentrationnaire. Entrelaçant archives, dont celles de la propagande, et dessins représentant la réalité intérieure des camps, ce documentaire s’appuie sur les récits poignants d’anciens prisonniers, aujourd’hui exilés, et d’enfants de victimes – dont le plasticien Ai Weiwei, qui évoque la déportation de son père, le grand poète Ai Qing. Ces femmes et ces hommes racontent les humiliations, les violences subies et les méthodes de déshumanisation. Une immersion glaçante au cœur de la machine totalitaire chinoise.  

Réalisation

Tania Rakhmanova

Pays

France

Année

2021

Les camps, secret du pouvoir chinois (2/2)

La surveillance totale

Enquête sur l’effroyable système concentrationnaire chinois, pivot du pouvoir communiste depuis quatre-vingts ans. Cette seconde partie met au jour la surveillance généralisée dans la Chine du XXIe siècle, où chacun peut être enfermé au « laogai », transformant le pays en une « immense prison ».

Si la mort de Mao marque une rupture, l’espoir suscité par la politique de libéralisation de Deng Xiaoping ne dure pas. Les dazibaos du mur de la Démocratie à Pékin sont rapidement remplacés par des publicités, avant une énième vague d’arrestations – démocrates, délinquants présumés, jeunes urbains, chômeurs –, rappelant que la machine totalitaire perdure. Quelque 10 000 personnes sont exécutées entre octobre 1983 et avril 1984, et le laogai se remplit à nouveau. Un temps épargnés, les étudiants organisent des manifestions prodémocratiques, jusqu’au massacre de Tian’anmen en juin 1989. À l’aube des années 1990, la Chine compte plus de deux mille camps. À l’heure où le capitalisme d’État encourage l’enrichissement, les produits exportés en Occident sont tachés du sang des prisonniers. Accusés de dérive sectaire, les adeptes du Falun Gong constituent ensuite les nouvelles cibles. En 2012, Xi Jinping, dont le père a été persécuté – ainsi qu’il le sera ensuite lui-même, à l’adolescence –, prend la tête du Parti, avant d’éliminer ses rivaux sous couvert de lutte anticorruption. Les candidats à la dissidence sur le Net et les réseaux sociaux sont traqués, et une répression massive s’abat bientôt sur les minorités ethniques : Ouïghours, Kazakhs, Kirghizs… 

« Une immense prison » 
Au XXIe siècle, le système de répression mis en place par Mao a été modernisé, à grand renfort de caméras, d’algorithmes et d’intelligence artificielle. Entrelaçant archives, dont celles de la propagande, et dessins représentant la réalité intérieure des camps, ce documentaire s’appuie sur les récits poignants d’anciens prisonniers, aujourd’hui exilés, et d’enfants de victimes. Ces femmes et ces hommes racontent les humiliations, les violences subies et les méthodes de déshumanisation. Une immersion glaçante au cœur de la machine totalitaire chinoise.

Réalisation

Tania Rakhmanova

Pays

France

Année

2021

Nous sommes Taïwan

Quatre siècles de subordinations diverses ont donné au peuple taïwanais un goût prononcé pour la liberté, vivace malgré les appétits chinois. Retour sur l’histoire et les spécificités de la « belle île » par le journaliste Pierre Haski. 

« Les autorités de Pékin ne doivent pas sous-estimer la force de la démocratie taïwanaise« , déclare, en préambule de ce documentaire, sa présidente, Tsai Ing-wen. Distante de 130 kilomètres des côtes chinoises, l’île se trouve au cœur de l’explosif bras de fer entre son voisin et les États-Unis. Mais son identité ne se réduit pas à sa résistance à la Chine communiste. Ce creuset où se mêlent 24 millions d’habitants d’origines diverses (parmi eux, 2 % d’aborigènes, les premiers habitants de l’île, particulièrement chouchoutés en période électorale) résulte d’une longue lutte pour la démocratie. Marquée par quatre siècles de colonisation, la « belle île » a successivement été envahie par les Espagnols, les Hollandais, les Mandchous et les Japonais, avant de se retrouver dans le giron de la Chine en 1945. Mais la révolution communiste orchestrée par Mao Zedong va tout bouleverser.

Naissance d’une nation 
Protégé par l’armée américaine, le président Tchang Kaï-chek prend la fuite, emmenant dans son sillage 2 millions de soldats. Il se réfugie à Taïwan, qu’il va diriger d’une main de fer, contribuant à son essor économique mais aussi à d’intenses campagnes de répression. L’île devient un temps la seule République de Chine que reconnaît la communauté internationale. Elle porte toujours officiellement ce nom, même si son imposante voisine a depuis 1971 fait son entrée aux Nations unies, l’éjectant au passage. Authentique démocratie, cette société dynamique et ouverte, la première à avoir légalisé le mariage homosexuel en Asie, se situe aujourd’hui aux antipodes du monde totalitaire chinois. Parviendra-t-elle à préserver son indépendance et sa singularité chèrement acquises ? Écrit et réalisé par le journaliste Pierre Haski, spécialiste de géopolitique et des relations internationales, ponctué de nombreux reportages, interviews et archives, ce documentaire explore cette démocratie et son histoire, afin de comprendre pourquoi ses citoyens veulent rester taïwanais.  

Réalisation

Pierre Haski

Pays

France

Année

2022

Taïwan, la peur de l’invasion

Alors que Pékin montre de plus en plus ses ambitions hégémoniques, comment les experts analysent-ils la situation à Taïwan ? Une désescalade du conflit est-elle encore possible ?  

Taïwan vit sous la menace constante de son puissant voisin chinois. Car Pékin voit l’île de 24 millions d’habitants, État de facto doté d’un gouvernement et de ses propres institutions, comme une province dissidente à reprendre par tous les moyens. En annexant Taïwan, leader des semi-conducteurs et acteur central de l’économie mondialisée, Xi Jinping mettrait la main sur un marché hautement stratégique et ébranlerait les alliances américaines dans la région. Une attaque chinoise pourrait dès lors déboucher sur un conflit armé avec les États-Unis. Dans ce contexte de tensions, la visite à Taïwan de Nancy Pelosi, la présidente de la Chambre des représentants, en août 2022, a été vécue comme une provocation par la Chine – qui a répondu en organisant des manœuvres militaires – et a engendré des critiques jusque dans le camp occidental. Le risque de guerre entre les deux superpuissances est-il avéré ? Quelles conséquences ce conflit aurait-il sur les populations locales et le reste du monde ?
Un an après l’invasion de l’Ukraine, l’escalade entre Taïwan et la Chine suscite une impression de déjà-vu qui laisse présager le pire. Analysant la situation politique, économique et militaire des deux pays, ce documentaire décrypte les relations qu’entretiennent aujourd’hui Taipei et Pékin, et évalue la menace de guerre entre la Chine et les États-Unis. 

Réalisation

Michael Müller

Pays

Allemagne

Année

2022

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