Honneur et bon sens

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La France est bien chanceuse d’avoir, en la personne de son Président de la République M. Emmanuel Macron, un des seuls dirigeants européens conséquent et capable d’affronter courageusement une opinion publique française et européenne plutôt capitularde.

Si les Européens ne veulent pas que les Ukrainiens perdent la guerre d’agression qui leur est faite par la Russie, il faut, bien au-delà de l’effort matériel qu’ils consentent, qu’ils soient prêts, le moment venu, à déployer leurs troupes sur le sol Ukrainien.

Élémentaire évidence ; quelle que soit la nature de l’affrontement, tout chef responsable ne doit rien exclure d’avance.

C’est l’honneur de notre Président que de l’avoir dit.

On doit ajouter, que dans le cas de la France, pays « doté » (i.e. de l’arme nucléaire), le maintien d’une « ambiguïté stratégique » est la clef qui forge l’efficacité de la dissuasion et doit aussi, normalement, assurer la cohérence de notre politique internationale, surtout face à des interlocuteurs qui ne comprennent que la force.

La sagesse du Président de la République est malheureusement bien isolée parmi nos alliés.

Cependant, quand bien même serions-nous seuls dans une Europe découragée ; garder la volonté du combat c’est préserver le moteur essentiel d’une future Résistance, seule garante de notre survie.

Mais, la France est aussi chanceuse de pouvoir tirer aujourd’hui les leçons de sa profonde médiocrité de l’après première guerre mondiale. Époque tristement marquée par les trahisons répétées de ses formations politiques d’extrême gauche et d’extrême droite.

Elle se souvient aussi de ses abdications, de ses abandons, de la pleutrerie des hommes et de leurs partis qui cachaient une paresseuse vacuité sous un pacifisme nauséabond et mortifère, « faire la guerre à la guerre” ; « tout sauf la guerre ». Les mêmes, corrompus par le Komintern ou par les Nazis, qui vite tombèrent dans la collaboration.

Elle peut aussi se souvenir que ce fut un homme de gauche, socialiste, Marcel Déat, futur traître et collaborateur, qui écrivit le 4 mai 1939 « mourir pour Dantzig non ! ».

Résultat : notre pays fut humilié en Espagne, à Munich, Dantzig, Varsovie et ailleurs, avant d’être vaincu par les Nazis en trois semaines. Puis son honneur fut foulé aux pieds par les collaborateurs de « l’État Français ».

Instruits par le passé, notre grande chance réside aujourd’hui dans la capacité de comprendre les mécanismes qui peuvent engendrer l’effondrement à l’œuvre dans le pays placé devant une guerre proche. L’analyse implacable de la décrépitude de toutes les composantes de la société a été méticuleusement décrite par la plume acérée et indispensable de l’admirable Marc Bloch*, le relire est plus qu’utile.

Après presque cinquante ans de dégringolade, pour le pays, la possibilité du sursaut est guidée par un fait : aujourd’hui, les capitulards sont les mêmes qu’hier.

Le communiste André Chassaigne qui n’a jamais renié mensonges, trahisons, désertions, et crimes du communisme français** et international***, nous a dit cette semaine, dans l’hémicycle de la Chambre des députés que la défense de l’Ukraine face à l’agression russe a été dommageable aux Ukrainiens ! Ne nous en mêlons pas !

Honte à vous Monsieur le président du groupe d’amitié franco-cubain.

Le même jour, Marine Le Pen, cheffe compromise d’un parti qui s’est constamment « vendu » à la Russie, regrette « vertueusement » qu’on puisse exposer des français dans la défense du droit international et des libertés fondamentales. Spasiba.

La société civile française d’aujourd’hui connaît à bien des égards la même misère qu’avant-guerre. Son expérience d’un passé glauque de soumission et de médiocrité (1930-1944) suivi d’un redressement correct -bien que chaotique- (1950-1980) inspire un pays qui cherche sa voie depuis un demi-siècle et qui doit rejoindre le monde tel qu’il est et non tel qu’il devrait ou pourrait être.

Dans le compliqué processus de survie de l’État et de la Nation la position du Président de la République doit être saluée, approuvée et soutenue.

Il ne s‘agit pas seulement d’une question d’Honneur mais aussi de bon sens.

VAE VICTIS

PIERRE BROUSSE

Février 2024

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* Marc Bloch : Une étrange défaite.

** Pour respecter les ordres du Komintern et le traité de 23 Août 1939 qui consacrait l’alliance des communistes russes avec l’Allemagne nazie, le secrétaire général du parti communiste français alors sous les drapeaux, déserta le 4 octobre 1939 pour se réfugier à Moscou. Un autre secrétaire général du Parti communiste français, plus « actif », Georges Marchais, participa volontairement, en Allemagne, à l’effort de guerre Nazi dans les usines Messerschmitt.

*** Massacres de Katyn, Budapest, Varsovie, Prague, goulag russe.

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