Lectures estivales 1/2

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Avec la pause estivale, nous vous proposons de lire ou relire quelques ouvrages essentiels sur l’actualité internationale, la mer et l’Asie, tous en échos avec l’objet et l’esprit du FDBDA.

LAÏCITÉ, J’ÉCRIS TON NOM

Abnousse Shalmani

Présentation :

« Aujourd’hui, nous voilà réduits à défendre la liberté et la laïcité, à nous défendre de n’être ni racistes, ni colonialistes, ni “islamophobes”. Nous, les universalistes, humanistes, nous voilà coupables de considérer tous les hommes égaux face aux nouveaux racistes qui défendent la naissance comme identité, la couleur de peau comme personnalité, qui excusent l’antisémitisme quand il émane de la religion des opprimés, l’homophobie et la misogynie quand elles sont dites par des cultures non occidentales.   

Ça suffit ! Soyons conscients des erreurs honteuses du passé et fiers des avancées humanistes, mais cessons de retenir notre cri face à l’horreur de l’islamisme. L’islamisme tue des musulmans athées au Pakistan, des étudiants iraniens, des femmes indonésiennes, des catholiques nigérians, des mécréants partout, des juifs en Occident comme en Israël…

Nous pouvons remercier ceux qui se battent et qui meurent là-bas pour défendre ce qui n’est plus unani-mement partagé ici, par lâcheté, par peur, par culpabilité mal placée. Soyons à leur hauteur. »

Les Éditions de l’Observatoire

Entre guerres

FRANÇOIS LECOINTRE

Collection Blanche, Gallimard

« Le combat ne m’a pas forgé le cœur et l’âme, il m’a simplement rendu lucide. J’en sais désormais suffisamment pour ne pas me croire préservé, par ma simple qualité d’homme, du surgissement de l’animal qui gît en moi. »

Dans ce récit à la première personne, le général Lecointre évoque son parcours de jeune officier — de la naissance d’une vocation jusqu’aux terrains de guerre au Rwanda, à Sarajevo ou en Irak — et donne à voir l’expérience d’homme de guerre dans ce qu’elle a de plus concret, unique, et parfois indicible. Jamais un grand chef militaire n’avait évoqué avec autant d’acuité et de lucidité les doutes et les réalités auxquels se confrontent les soldats : le sentiment de vivre des événements qui ne peuvent être compris que d’eux, la peur paralysante qui surgit à tout moment et, surtout, l’interrogation fondamentale sur le sens de l’action. Comment garder son humanité quand, au cœur du combat, la violence gagne de plus en plus les esprits ?
On croyait la guerre réservée aux livres d’histoire, et la voici de nouveau. Cet Entre guerres l’appréhende de manière saisissante et profonde, tout comme il évoque avec pudeur la singulière fraternité unissant les hommes qui dédient leur vie au service de la France.

  • PRIX JACQUES-DE-FOUCHIER DE L’ACADÉMIE FRANÇAISE 2024

LES GRANDS DOSSIERS DE DIPLOMATIE N° 80

États-Unis, le risque d’éclatement ?
Areion Group, Juin-Juillet 2024 (100 pages | 10,95 €).

Chine-Afrique : une relation asymétrique et stratégique pour Pékin

FMES/ Programme Afrique par Emmanuel Véron.

Emmanuel Véron est spécialiste de la Chine contemporaine et enseignant-chercheur associé à l’Inalco et à l’Ecole navale.

Depuis 15 ans, la relation sino-africaine a évolué en faveur de Pékin plutôt qu’en faveur des pays africains. Le facteur économique est l’un des vecteurs essentiels du déploiement stratégique chinois en Afrique, permettant d’assoir une relation asymétrique et de dépendance. Cependant, la Chine est également de plus en plus présente en Afrique dans le champ sécuritaire. Elle poursuit aussi en Afrique, depuis l’ère de Mao Zedong, le tissage de liens politiques pour faire levier contre l’Occident et promouvoir son propre modèle normatif. Cela passe par la promotion de normes et de standards à dominante chinoise et une présence tous azimuts de l’économique au militaire.

Indéniablement, les relations entre l’Afrique et la Chine (République populaire de Chine – RPC) forment un faisceau majeur des relations internationales. Essentiellement dans le champ des relations dites « sud-sud », Pékin a développé de manière prioritaire une politique étrangère tous azimuts en direction de l’ensemble du continent, sur la base de la perception stratégique de Mao Zedong dès les années 1950 […]

La traîne des empires

Impuissance et religions

Gabriel Martinez-Gros

Christianisme, islam, bouddhisme, les trois religions aux milliards de fidèles sont des créations de fin d’empire, les traînes des trois empires-mondes que sont Rome, la Chine et l’Islam. De ces religions Gabriel Martinez-Gros ne retient ici qu’un point commun, le moment où elles sont nées, lorsque l’impuissance croissante du pouvoir impérial dissocie son action politique de son système de valeurs, lorsqu’il passe de l’agir militaire et politique au dire religieux.

La résonnance avec le monde moderne est frappante. La fin de l’extraordinaire poussée économique et démographique de la modernité (1800-2050), où l’Occident, empire informel, étendit sa domination, devrait ainsi voir une nouvelle émergence religieuse, de la même façon que l’affaiblissement de Rome aux IIIe-IVe siècles, la disparition des Han à la même époque, le naufrage du califat islamique entre IXe et XIe siècle ont abouti à des éclosions religieuses. Telle est l’idée majeure de ce livre aussi brillant que novateur, porté par une érudition confondante. 

Editions Passés/Composés

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