Le Chaos Sous les Halliers

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Automne 2024

OLYMPIADE

Cet été, en France les Jeux Olympiques furent une parenthèse enchantée.

Les paysages magnifiques : Tahiti, Marseille, Paris. Des villes propres, des Français aimables, une Police et des encadrants exemplaires, des cérémonies au cordeau, élégantes,  modernes et anticonformistes comme il faut ; un public de qualité et des athlètes de rêve.

Malheureusement ce ne fut qu’un moment de raison, les passions tristes et stupides ont vite réapparu.

LA FRANCE

En parallèle des jeu, le spectacle de la politique domestique fut navrant.

Un Chef d’État qui perd lourdement deux scrutins ; des défaites qui exacerbent sa nervosité, son agacement, son aboulie, ses erreurs de jugement et in fine son isolement.

Des partis politiques misérables. Irénisme généralisé, réhabilitation du Babouvisme, intelligence avec l’ennemi, stratégies à la Bakounine, incurie transpartisane généralisée etc…

Des appareils soit focalisés sur des arithmétiques électorales misérables, soit tendus vers l’espoir de promouvoir et faire partie de la prochaine écurie présidentielle ; tous désireux d’écarter le calice d’un pouvoir impossible à exercer face aux déficits, l’immigration et la guerre.

Les français sont perdus, inconscients de la faillite  financière à leur porte, ils se réfugient dans l’égoïsme, les surconsommations de drogues, d’alcool, d’anxiolytiques et sont à la recherche de l’oisiveté au frais de la collectivité.

Ce peuple veut, au moins aux trois quart ignorer les conséquences de la chute démographique et de l’appauvrissement du pays.

Il est prostré, se sent déclassé, il vit l’immigration, pourtant nécessaire à son oisiveté, comme le dernier des outrages. Son incompréhension petite bourgeoise le jette dans les bras des partis extrémistes  qui recherchent le désordre au nom de la vertu ; tandis que les élites soucieuses de ne pas choisir entre la peste et le choléra n’ont qu’un désir : se mettre à l’abri sans s’exposer ; voire s’exiler.

S’exiler certes, mais où ?

Le monde est presque partout sur la brèche.

LA CHINE

De l’autre côté de notre continent il y a la Chine.

Elle poursuit à l’intérieur et dans son voisinage direct des politiques destinées à corriger les effets d’un cycle démographique défavorable qui la privera à horizon d’un demi-siècle de plus d’un tiers de sa population actuelle.

L’accélération de la restructuration économique en cours s’éloigne du pragmatisme et des analyses du Petit Timonier, mais pour autant le ménage est fait à la paille de fer ; assainissement du secteur bancaire, élimination des outsiders type Jack Ma, disparition des ex-stars comme le président d’Evergrande, purges à l’État-major militaire, menaces sur les prestataires et investisseurs occidentaux, mise au pas des régions réduction des petites retraites etc..

En parallèle elle soigne la faiblesse russe en l’aidant à s’enferrer en Ukraine, elle fait des moulinets en mer de Chine du Sud et veut mettre la main sur TSMC, c’est-à-dire sur Taïwan. 

Ces objectifs sont poursuivis au prix d’un effort militaire sans équivalent -si on excepte les Etats-Unis- et pour le pays sans précédent depuis plusieurs siècles.

Par ailleurs on appâte des agents extérieurs vulnérables comme l’Allemagne et son ingénierie, ses industries mécaniques et chimiques. Cette dernière fait l’objet d’un soin particulier car une partie de l’opinion allemande est sensible au génocide Ouigour et aux atteintes aux droits de l’homme tandis que les dirigeants déboussolés veulent préserver à tout prix leurs actifs sur place. Suicide assisté !

Elle séduit et corrompt aussi les firmes américaines dépendantes de la main-d’œuvre et du marché chinois ; enfin, plus généralement elle assouplit les conditions qui régissaient les investissements étrangers . Pour combien de temps ? avec quelles garanties ?

C’est classique, grossier, souvent nauséabond ; mais pour le moment cela marche plutôt bien.

Ces efforts ont pour corollaire un resserrement du noyau dirigeant autour du clan Xi, au comité central les purges  s’enchaînent régulièrement. Par conséquent la prochaine question est de savoir quand aura lieu  la révolution de palais et quelle sera sa magnitude?

On doit penser que c’est pour cela que Pékin hésite à se lancer dans une aventure militaire chaude à Taïwan. Aussi Xi maintient une posture diplomatique agressive, habituelle dans les phases de succès de l’Empire chinois et parie sur le sentiment nationaliste qui détournera les yeux de l’opinion des échecs et des tares du régime actuel. Mais le déclin du pays est inexorable.

Comme toujours face à la Chine, depuis des siècles, il faut patiemment attendre ; mais comme pour la première fois de son histoire la Chine prétend à une hégémonie  planétaire ; alors notre attente devra être armée et vigilante.

LES AMERIQUES

L’Amérique latine malgré ses richesses, ses talents, ses beautés et ses peuples est presque partout à la dérive.

La Chine – le partenaire économique principal non américain-accompagnée de la Russie,  l’Iran, les BRICS les plus anti occidentaux , accroit continuellement sa pression politique. Elle utilise non  seulement ses relais habituels Venezuela, Cuba, Nicaragua, Bolivie et exploite toutes les opportunités surtout s’il s’agit d’accès aux matières premières, du bois au pétrole en passant par la viande, en écornant le roi dollar chaque fois que possible.

La candidature du Venezuela  au BRICS accroit un peu plus la distance de la zone vis-à-vis de l’Amérique du Nord. 

L’Amérique latine est un florilège de questions toutes cruciales pour l’Occident. En voici quelques-unes :

Où ira le Mexique ?

Quel est le degré d’ « attraction » des BRICS ?

La politique du « big stick » de Theodore Roosevelt est-elle  morte ?

Où va le Brésil ?

L’Argentine est-elle perdue pour l’occident ?

USA

Le morceau de bravoure de cet automne sera bien sûr l’élection présidentielle américaine. On verra si Kamala Harris est capable de renverser la table et de battre un vieillard factieux délinquant, récidiviste, failli. Il est adulé comme un prophète par une multitude de gens la plupart du temps parqués dans les États ruraux, convaincus que les migrants qui se massent aux frontières vont leur prendre le peu qu’ils ont.

Oui l’Amérique a besoin de travail et vit aux crochets du monde. 

Le coût du maintien de son Empire est probablement trop lourd pour elle. Il explique largement la dette abyssale qui est la sienne et qui se perpétue grâce a ce « privilège exorbitant » qu’est  l’émission du dollar ; malgré tout ce dernier perd du terrain dans les échanges internationaux.

Le dynamisme économique, l’esprit d’entreprise  et l’excellence technologique de l’Amérique  sont toujours là, à la pointe. Il y a cependant de graves faiblesses qui vont en se creusant ; une concentration dans un nombre réduit d’États, ou une répartition des talents dans l’air « numérique » au profit de la superpuissance de demain L’Inde. Une société à deux vitesses ou l’espérance de vie diminue et  enregistre chaque année cent mille morts d’overdose.

L’AFRIQUE

Partout la guerre.

Dans la région des lacs, au Sahara, à l’Ouest à l’Est, au Nord . Froide, intermittente ou très chaude elle est au Soudan, en Éthiopie, en Centrafrique, au Tchad, au Niger, au Mali, au Nigeria, en Libye etc…

L’avidité, la corruption  et le djihad pillard sont les carburants de ces conflits desquels nous nous sommes -pas suffisamment- éloignés. Il nous faut en effet refuser l’accueil des ressortissants des pays de la côte sud de la Méditerranée et d’Asie tout en attirant les talents étrangers dont nous aurons besoin pour faire tourner notre économie et financer ce qui pourra être sauvé de l’État providence !

L’EUROPE

Aujourd’hui la question à la mode en Europe est : Trump ou Harris ?

Alors que ce soit l’un ou l’autre, la question qui est posée, à nous, Européens est : combien de temps durera encore la suzeraineté américaine sur la vieille Europe ?

De même le sort de la guerre en Ukraine dépend du résultat de la présidentielle. En effet, à cette heure, si les Russes ont raté la plupart de leurs buts de guerre initiaux ; les Ukrainiens pour gagner, ont besoin d’un appui plus net des pays de l’Otan.

Il en va des futurs équilibres européens. Les hésitations américaines -et aussi les nôtres- nous ont coûté cher sur le plan militaire , encore plus sur le plan diplomatique.

Le nouveau locataire de la Maison Blanche trouvera le dossier sur son bureau.

Depuis toujours nous savons que les américains se trompent toujours sur l’Europe et y font en général preuve d’une aboulie coupable.

Le parcours militaire et diplomatique américain depuis la défaite du Vietnam doit nous inquiéter et nous ne devrons compter que sur nos propres forces.

Enfin l’Europe est malade ; d’abord malade de sa démographie qui partout met en cause les objectifs de l’État providence tissé par Bismarck, Beveridge, Keynes et quelques autres.

Malade de ses peuples qui s’inventent des boucs émissaires. Alors qu’ils n’ont jamais été si riches ni vécu aussi vieux, ils gobent les démagogues et comme dans la Rome décadente préfèrent les jeux au travail. Plus d’un tiers de l’ opinion publique européenne est partagée entre une extrême gauche souvent woke, toujours radicalisée et une extrême droite aussi violente que pauvre en solutions.

La pensée de  la gauche modérée s’est partout usée entre les mains de politiciens pervers qui mirent leurs manipulations au service d’ambitions personnelles. France, Allemagne, Suède, Italie, Royaume Uni, Grèce, illustrent parfaitement le phénomène. Quant aux droites paralysées par on ne sait quel complexe, elles hésitent à affronter leurs croyances sur le travail, la cohésion et la solidarité sociale, l’entreprise et les entrepreneurs, la science, les savoirs, la vraie connaissance.

Oublier la raison platonicienne c’est abandonner la Civilisation.

Les Européens ont devant eux une autre époque, ils doivent changer de modèle social et de modèle économique et investir  l’économie numérique pour s’affronter au monde.

Levons la tête ! La lumière peut venir.

PIERRE BROUSSE

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