L’impasse des finances publiques était écrite : elle ne devrait étonner personne. Michel Barnier fait ce qu’il peut, mais il fait peu d’économies structurelles (peut-être parce qu’il peut peu). Les contribuables ont raison d’être énervés par ce choc fiscal de 30 milliards.
Colère Michel Barnier fait ce qu’il peut sur le Budget pour 2025, que son gouvernement présente ce jeudi soir. Il le fait certainement avec trop d’impôts et pas assez d’économies dans les dépenses. Mais enfin, il fait ce qu’il peut avec les leviers dont il dispose pour agir. Oui, il noircit un brin la situation. Peut-être. Ce n’est pourtant pas le sujet. Le sujet, c’est que tous les contribuables et ceux qui connaissent ces questions peuvent ressentir de la colère : car tout était écrit. Cela fait des décennies que la France se laisse aller sur les finances publiques. Au point que sept pays affichaient une dette supérieure à la nôtre il y a 10 ans. Il en reste deux. En 2026, Paris sera le plus mauvais élève européen. La responsabilité d’Emmanuel Macron est considérable. Autant le chef de l’Etat a redonné de l’attractivité et de la compétitivité à l’économie tricolore, dans le verbe et le fond, autant il n’a pas corrigé le tir sur le Budget depuis les Gilets Jaunes, le Covid et le choc inflationniste. « Il a cramé la caisse », l’a accusé Valérie Pécresse (Région Ile-de-France). Belle formule, exacte. La baisse des taux d’intérêt l’a anesthésié. L’illusion d’une dette devenue gratuite l’a conforté dans l’idée que tout se passerait toujours bien, et que la croissance colmaterait toujours les brèches. […]
Retrouvez la chronique de Dominique Seux
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