Pour l’été, nous vous suggérons deux sélections d’ouvrages couvrant les centres d’intérêts du FDBDA.
Cette deuxième sélection se tourne vers les espaces maritimes, espaces d’exploration, d’aventure mais aussi d’échanges commerciaux et représentant des enjeux stratégiques.
Bonnes lectures !
« Et me voilà avec la chance de ma vie : prendre la mer avec des pirates chinois jusqu’au nid de la plus importante bande d’écumeurs des mers du monde, dans une jonque blindée commandée par une femme pirate. »
Envoyé par un groupe de presse pour enquêter sur les pirates de la mer de Chine, un journaliste vivra à Bias Bay, au large de Hong-Kong, des aventures héroïques.
Abordages, enlèvements, trafic d’opium, expéditions, coups de main ou amitiés dans les tripots de Macao le rendront bientôt digne de faire partie de la confrérie des fameux pirates qui écumaient encore les côtes de la Chine au début du XXe siècle.
Aleko Lilius, Pirate en mer de Chine, Editions Picquier, 256 p., 8,50€.
Le guide définitif de la région la plus contestée du monde.
L’Indo-Pacifique est à la fois un lieu et une idée. C’est la région au cœur de la prospérité et de la sécurité mondiales. C’est aussi une métaphore de l’action collective. Si la diplomatie échoue, elle sera le théâtre de la première guerre générale depuis 1945. Mais si son avenir peut être assuré, l’Indo-Pacifique s’épanouira comme un espace partagé, le centre de gravité d’un monde connecté.
Ce que nous appelons différentes parties du monde – Asie, Europe, Moyen-Orient – semble anodin. Mais le nom d’une région est totémique, guidant les décisions des dirigeants et l’histoire de l’ordre international, de la guerre et de la paix. Ces dernières années, l’étiquette « Indo-Pacifique » a soudainement gagné en popularité. Mais qu’est-ce que cela signifie vraiment ?
Écrit par un expert de renommée mondiale, Indo-Pacific Empire est le guide définitif des tensions dans la région. Il tisse habilement l’histoire, la géopolitique, la cartographie, la stratégie militaire, l’économie, les jeux et la propagande pour répondre à une question vitale : comment empêcher la domination de la Chine sans guerre ?
Voyager autour du monde ! Le rêve de nombre de nos contemporains. Et par la mer, « terrain » d’aventure popularisé par les courses au large, ça ne manque pas de sel ! La marine marchande, elle, parle d’ailleurs d' »expédition maritime » pour qualifier un voyage au long cours. Mais la cicrumnavigation a bien changé avec le temps. Elle a changé d’acteurs, d’itinéraires, de formes et surtout de raisons d’être.
De Magellan qui en est mort, jusqu’au Vendée Globe Challenge qui, lui, se porte très bien, ce livre retrace les grandes étapes d’une aventure historique qui échappe aux statistiques tout en s’inscrivant dans la marche de l’économie mondiale. Il raconte des voyages peu connus, des causes méritoires, des personnages oubliés. Et il donne aussi des pistes pour embarquer à son tour, même – et surtout – si l’on est ni inscrit maritime, ni sportif, ni scientifique…
Le tour du monde ? Oui. Et pour tout le monde !
Ce livre retrace, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, nombre de mutations d’ordre politique, stratégique, psychologique et démographique dont l’actualité ne peut rendre compte, à commencer par la transformation de la guérilla en guerre révolutionnaire ou la naissance d’un tiers-mondisme pulvérisant le mythe de la supériorité raciale. Dans le même temps, l’Union soviétique dépérissait devant les avancées américaines, tandis que l’Europe restait divisée sur le plan politique et impuissante sur le plan militaire. Ainsi, depuis la guerre américaine menée au Vietnam, l’auteur de ce livre n’a, pour l’essentiel, assisté qu’à une série de reculs occidentaux, ponctués par nombre d’échecs de tentatives révolutionnaires mal pensées et de guérillas mal organisées, dont il porte ici témoignage.
Pour mieux comprendre cette séquence historique passionnante, matrice du XXIe siècle, Gérard Chaliand offre 50 ans d’expériences de terrain et de réflexions académiques, à travers des textes originaux et d’autres plus anciens, mais ici rassemblés dans une perspective de longue durée.
Gérard Chaliand, Des guérillas au reflux de l’Occident, Passés Composés, 660 p., 27€.
Frontière fragile et mouvante entre la terre et la mer, la plage est en équilibre avec le climat, les variations du niveau marin. Elle est le siège d’une biodiversité unique, véritable poumon écologique des mers et des océans grâce à la rencontre des eaux douces et salées. Milieu naturel d’une majorité de la population de la planète qui habite sur les côtes, elle est au centre de nombreux enjeux environnementaux, actuels et à venir…
Pourquoi ici une plage de sable et là-bas de galets ? Pourquoi les plantes résistent-elles au sel ? Qu’est-ce qu’une marée verte ? Géologue, photographe, fin connaisseur et habitant du littoral depuis toujours, Arnaud Guérin nous donne les clés pour comprendre ce milieu que tout le monde fréquente et croit connaître. Un voyage en mots et en images pour ne plus regarder la plage comme avant…
Arnaud Guérin, La Plage, une nature cachée, Editions Glénat, 144 p., 19,95€.
Ni récit de voyage ni traité scientifique, ce livre part sur les traces d’une des plus fascinantes créatures du règne animal, la baleine. Loin des grilles d’analyse des spécialistes, François Garde a choisi au contraire de mener son enquête le nez au vent, débusquant dans les recoins les plus inattendus de notre planète et de notre culture histoires, souvenirs, paysages, qu’il a tissés ensemble pour former une sorte d’épopée.
On découvrira ou redécouvrira ici la baleine des livres : Jonas, Moby Dick, Pinocchio. La baleine des baleiniers : chasses héroïques, usines baleinières à l’abandon, gestes oubliés. Les secrets de la place de la Baleine à Lyon ou de la rivière de la Baleine au Québec. Les baleines des images publicitaires, les baleines en peluche, les baleines de musée et tant d’autres traces énigmatiques ou familières, monumentales ou presque invisibles des rencontres entre l’homme et la baleine.
Animé tout du long par la curiosité insatiable et l’inventivité narrative de François Garde, La baleine dans tous ses états est un livre méditatif et ironique, burlesque et profond, poétique et érudit. Un livre ouvert sur le monde, inquiet parfois, sans jamais être mélancolique ou moralisateur.
François Garde, La baleine dans tous ses états, Gallimard, 208 p., 17,50€.
Autour de l’histoire principale de ce formidable roman gravitent plusieurs histoires, plusieurs personnages, ce qui contribue à faire de l’Île du Point Némo une œuvre dense et totale. Un roman bouillonnant de vie, d’imagination et d’érudition aux colorations variées car se côtoient au sein de l’Île du Point Némo une réflexion sur l’avenir du livre papier et de la littérature, une évocation du métier de lecteurs dans les fabriques de cigare à la Havane, des histoires d’amour tantôt burlesques tantôt poignantes, une enquête policière palpitante et un génial roman d’aventures. Tout cela au service d’un grand roman populaire comme le XIXe siècle savait si bien en faire : les références que constituent des grands maîtres du genre comme Alexandre Dumas, Arthur Conan Doyle et Jules Verne habitent littéralement ce roman. Mais le noeud ce roman, c’est surtout le formidable pouvoir de la littérature sur nos vies et nos esprits.
L’Île du Point Némo incarne ce que l’on aimerait trouver plus souvent dans la littérature contemporaine car c’est drôle, divertissant, profond, intelligent, culotté et plein de trouvailles.
Jean-Marie Blas de Roblès s’amuse et prend plaisir avec sa fabuleuse Île du Point Némo… et nous aussi !
Jean-Marie Blas de Roblès, L’île du Point Némo, Editions Zulma, 480 p., 9,95€.
La devise de la Marine nationale est bien connue et tient en quatre mots : honneur, patrie, valeur, discipline. Elle se trouve inscrite sur tous les navires et bâtiments, parfois avec chaque mot sur sa plaque distincte à un coin de la superstructure. Mais que signifient ces mots pour les jeunes femmes et hommes qui s’engagent aujourd’hui ? Que nous disent ces valeurs et vertus au nom desquelles ils partent servir la France ? Elles sont ce que l’on ne voit pas mais sur quoi tout repose : des œuvres vives. Trouver une forme, une écriture pour l’exprimer, c’est le défi qu’ont relevé un groupe d’élèves-officiers de la prestigieuse École navale de Lanvéoc-Poulmic, près de Brest, sous la direction de Mathieu Gimenez. Ils donnent ici une série de courts textes aussi brillants que passionnants. Par l’imagination ou la réflexion, tous nous font voir leur rôle sous un angle neuf et suscitent en écho un texte d’auteur confirmé. Parmi eux et elles, de grands noms tels Sylvain tesson, Isabelle Autissier, Dominique Le Brun.
Avec en prime un entretien inédit avec Fanny Ardant, fille d’officier pour qui ces maîtres-mots de la Marine revêtent toujours un sens fort, inspirant.
Collectif d’écrivains et d’élèves-officiers, Œuvres vives, 256 p., 19€.