La campagne présidentielle française est à un niveau de faiblesse confondant.
Aucun des sujets essentiels pour l’avenir du pays et de ses voisins n’est traité ni même abordé.
Les rendez-vous de Coblence
Le pays qui détient un record mondial de prélèvements fiscaux et assimilés et qui ne parvient pas à équilibrer son budget chaque année depuis quarante-neuf ans, cherche, sans vrai désir, comme Diogène, celle ou celui qui sera capable d’affronter un sujet qui ne restera pas silencieux pour l’éternité : le déficit.
Heureux pays où on taxe tout, les capitaux, la consommation, le travail. L’aboulie fiscale pallie ses effets négatifs les plus criants en développant un maquis de dérogations, façon sapeur Camembert, qui rend l’économique et le financier inintelligible.
L’invention d’un modèle économique et social nouveau, post pandémie, est pourtant à portée.
Doit-on envier les émigrés, craindre les immigrés ou faire preuve d’imagination et de réalisme ?
Attention Météorite
La politique environnementale nécessaire pour lutter contre le réchauffement climatique n’est jamais énoncée dans ses paramètres complets. Ignorance, idéologie, démagogie ; probablement tout à la fois. La conscience diffuse de l’énorme impopularité que les mesures de correction minimales auraient dans l’opinion conduit les candidats à courageusement préférer le gloubi-boulga à une mobilisation de bonnets rouges ou de gilets jaunes.
Comme l’écrit Niall Ferguson tant d’espèces ont déjà disparu, des dinosaures aux mammouths en passant par les dodos, que la disparition de l’espèce humaine ne se signalera pas beaucoup dans quelques milliers d’années.
Quel candidat ou apprenti candidat est prêt à énoncer ce qui est non seulement déjà dans les livres mais aussi au cinéma ?
Probablement parce que les solutions heurtent de plein fouet l’égoïsme individuel de tous les terriens.
Alors parler ou débattre intelligemment de cela entre Brocéliande et le mont Saint Odile…..
Autocratie, Démocratie, Irrédentisme, Religions, Etrangers
Le champ international est complètement déserté par tous, même ceux qui en ont la charge.
Pourtant les sujets sont légion, les points chauds sont nombreux et dangereux, les tendances lourdes sont connues.
L’ennemi ici est l’ignorance. Voire même l’ignorance crasse de certains candidats qui n’ont pas toujours l’excuse de formation académiques faibles et/ou de parcours professionnels insignifiants.
Ceux-là (et la plupart des autres) ne lisent pas les cartes, ne connaissent pas les croyances, ni les histoires politiques des peuples, ni même leur vrais potentiels économiques et sociaux. Alors que devra-t-on faire avec nos frères et cousins européens face à la Chine, aux Etats Unis, à la Russie, à l’Ukraine, au Mali, à la Biélorussie ou même aux pêcheurs britanniques ?
Pourquoi donc le débat, le vrai, ouvert documenté apaisé et honnêtement encadré est-il absent ?
La liste des questions qui se posera au président élu est loin d’être exhaustive elle est et sera notre pain quotidien. Si le résultat final, comme cela est prévisible, est marqué par l’abstention et l’absence de vrai débat, la démocratie aura été gravement dévoyée et estropiée.
Tout n’est peut-être pas perdu sur la forme à condition de vraiment affronter le fond.
Ad augusta per angusta
Pierre Brousse
Paris le 6 février 2022