RCEP : la Chine au centre du jeu asiatique ?

via France Culture - Libre-Echange

Plus grande zone de libre-échange du monde, le RCEP a pour but d’améliorer l’intégration des économies de ses pays membres. Alors que leurs relations sont marquées par des contentieux latents, comment ces pays se mettent-ils d’accord dans un contexte de rivalités croissantes dans l’Indo-Pacifique ?

Série « Libre-échange : la nouvelle donne »

France Culture – Cultures Monde – RCEP : la Chine au centre du jeu asiatique ?

Mardi 26 mars 2024

Avec

  • Emmanuel Véron Géographe, spécialiste de la Chine contemporaine, chercheur associé à l’école navale et à l’INALCO, membre de l’Institut Français de Recherche sur l’Asie de l’Est (IFRAE)
  • Françoise Nicolas Conseillère du centre Asie de l’Ifri
  • François Raillon Directeur du centre Asie du sud-est de l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS)

C’est à ce jour la plus grande zone de libre-échange au monde. Concernant un tiers de la population et un tiers du PIB mondial, le Partenariat Régional Economique Global, le plus souvent désigné par son acronyme anglais RCEP, est entré en vigueur le 1er janvier 2022. Il implique 15 pays asiatiques, les dix pays de l’Association des Nations d’Asie du Sud-Est (l’ASEAN) ainsi que la Chine, le Japon, la Corée du Sud, l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Ce traité prévoit une suppression progressive des droits de douane sur 20 ans qui doit permettre une meilleure intégration des économies régionales et surtout de relancer la croissance après la pandémie.

C’est la première fois qu’un traité commercial associe les grandes puissances économiques et géopolitiques de la région telle la Chine, le Japon et l’Australie. Des pays dont les relations sont marquées par des contentieux latents et qui ont fait des choix d’alliance stratégiques très différents, dans un contexte de rivalités et tensions croissantes dans l’Indo-Pacifique.

Comment ces pays ont-ils réussi à se mettre d’accord ? Après l’abandon par Trump du TTP, le traité entre les Etats–Unis et l’Asie, le RCEP permet-il à la Chine de se remettre au centre du jeu dans l’Indo-Pacifique ? Deux ans après sa mise en place, quel bilan tirer ? Entre mastodontes et pays émergents, à qui bénéficie vraiment cette zone de libre-échange ? En quoi les tensions dans la mer de Chine méridionale risquent-elles de limiter les ambitions économiques du traité ? Alors que l’économie chinoise, qui est au ralenti, y a-t-il un risque sécuritaire accru pour les pays de l’ASEAN ?

Focus – Indonésie, partenaire particulier du RCEP

Avec François Raillon, directeur de recherche au CNRS et fondateur du Centre Asie du Sud-Est à l’EHESS.

Avant-dernier pays à avoir ratifié le RCEP et pourtant moteur dès l’origine des négociations, l’Indonésie est un partenaire particulier. Situé entre l’Australie, la Chine, les Etats-Unis et l’Inde, l’archipel est tiraillé entre les bénéfices de l’intégration de la plus grande zone de libre-échange du monde et sa méfiance face à la menace chinoise. Quelle est sa stratégie économique et politique pour conserver son indépendance ?

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